Prochaines messes
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Hindisheim - Maiaandacht, Messe de Semaine
mar 08 juillet 2025 18h00 - 19h00
Feuilles de semaine
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Feuille de semaine n°53
En les tançant d’hypocrites, Jésus met en lumière la fourberie des questionneurs. En déjouant la duplicité de ses contradicteurs, il fait plus que de marquer un point contre eux. Il leur donne un enseignement spirituel. Il leur demande en effet : « de qui est cette image ? et cette inscription ? » – « De l'empereur César - Rendez donc à César ce qui est à César, mais à Dieu ce qui est à Dieu. » Sur cette pièce de monnaie présentée à Jésus, on voyait l'image de l'empereur. L'argent, comme le pouvoir politique, est une création de l'homme. Il n’est pas en lui-même un mal. Gagné loyalement comme prix d'un travail, car l'ouvrier mérite son salaire et par la suite bien utilisé, l'argent peut devenir instrument de service et d'amour. Le pouvoir politique et la gestion financière sont autant de bons serviteurs, mais aussi de redoutables tyrans, s’ils sont idolâtrés. Car seul Dieu est Dieu. L'homme n’appartient ni au politique, ni aux puissances d’argent, ni aux mécanismes économiques. Nous sommes créés à l'image de Dieu. Le Christ qui nous a pris dans sa pâque, nous fait participer à la vie de Dieu. L’homme, tout homme est sacré, parce qu’il est « créé à l’image de Dieu »). Mais pas le parti, l’Etat, ou la Finance…
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Feuille de semaine n°52
Voici une parabole dont la finale risque de nous heurter. Que tous soient invités, les mauvais et les bons, n'est déjà pas si simple à accepter, mais qu'un bonhomme, invité à l'improviste, soit rejeté et condamné, pour n'avoir point sur lui le vêtement de noce, voilà qui nous paraît tout à fait injuste. Ce le serait s'il fallait prendre tous les détails de cette histoire à la lettre. En fait, Matthieu a ajouté cette finale pour mettre en garde les tricheurs, ceux qui prennent prétexte de la grâce de Dieu pour se conduire sans nul égard pour tant d'amour et de largesse. Sans même rendre grâce... Sans désir effectif de conversion, sans un certain appétit de Dieu… Le vêtement des noces ne serait-il pas simplement l'action de grâce ? Rendre grâce, c'est plus que dire merci... C'est ne faire qu'un avec la grâce, se laisser envahir par le don de l'amour. Nous sommes invités au banquet de l'Agneau, sans aucun droit de notre part. Par le baptême, nous sommes revêtus de la gloire du Christ, nous sommes devenus un seul être avec lui, car nous sommes son corps. Vivre de lui est comme un vêtement de fête. Nous ne demandons pas à quoi nous sommes tenus. Aux noces du Seigneur, nous sommes tout à la fois les invités et l'épousée, l'unique et l'élue : comment ne pas déborder d'action de grâce ? Et comment ne pas vivre sans irradier de grâce et d'un trop plein d'amour ?
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Feuille de semaine n°51
Ezéchiel, Paul et Jésus s'entendent aujourd'hui pour nous dire que les jeux ne sont jamais faits d'avance. Quel que soit notre passé, si lourdes soient nos fautes, tout est toujours possible. L'évangile commence comme la parabole de l'enfant prodigue : « Un homme avait deux fils ». Les deux fils, dans la pensée de Jésus, représente une seule et même personne. A certains moments, nous sommes le premier fils, celui qui commence par dire «non», puis va travailler à la vigne du père. Jésus est celui qui n'enferme jamais personne dans son passé. Dans nos difficultés actuelles, il voit l'homme nouveau qui difficilement va, peut-être, en naître. Pour Dieu, il n'y a pas de bons définitifs ni des mauvais définitifs. Il y a des hommes et de femmes en marche, qui avancent … ou qui reculent. Nous collons si aisément des étiquettes aux autres. Nous ne croyons guère à la sincérité de celui qui semble se convertir et nous imaginons mal des gens honnêtes se dévoyer. Non, pour Dieu, tout reste possible. Retenons cette première pointe, pleine d'espérance. Ceux qui répondent non à leur Père du ciel, et je suis de ceux-là à certaines heures, peuvent se convertir, dire «non» et obéir quand même.
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Feuille de semaine n°50
Que penser d'une entreprise où ceux qui travailleraient à temps partiel gagneraient autant que ceux qui seraient occupés à plein temps ? Et que dire d'un tour de France où la lanterne rouge ne recevrait pas moins que le maillot jaune ? Ce serait un monde à l'envers ! C'est pourtant la conclusion qu'on pourrait, à première vue, tirer de cette petite histoire. Mais de quoi s'agit-il ? Le patron, personnage central de la parabole, adopte une double conduite. Il observe la justice à l'égard des premiers embauchés en leur promettant un denier, une pièce d'argent, ce qui est un juste salaire pour une journée de travail. Le premier devoir, c'est d'être juste. Sans justice, rien de solide et de vrai ne peut être construit. Aux hommes qu'il a recrutés pour sa vigne, le propriétaire a versé une rétribution tout à fait correcte. Mais tout devient étonnant lorsque nous le voyons remettre aux derniers une somme dont la part de salaire est faible. Le reste, la plus grande part, c'est du don pur et simple, de la générosité, de la bonté.
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Feuille de semaine n°49
Rancœur et colère : nous voici en terre hélas bien familière. La rancune est une plante bien enracinée dont les fruits sont la colère et la vengeance. Cette rage de faire payer au centuple l'offense ou le tort, parfois imaginaire d'ailleurs, habite notre coeur. Pour un problème de clôture, c'est la tension. Un arbre coupé suffit à ruiner des années d'amitié. Des affaires d'héritage transforment un deuil familial en affrontements destructeurs. « Il est des choses qui sont impardonnables et qu'on n'oubliera pas », disent les gens. Ces haines sont suicidaires. C'est donc pure sagesse et c'est pure logique : si on demande à Dieu le pardon de ses péchés, il faut, en retour, agir de même à l'égard de ses frères. C'est aussi, tout simplement une exigence de survie. Si l'humanité s'enfonce dans la spirale de la violence, des représailles et des contre-représailles, elle se retrouve très vite devant une impasse. Tant que nous subissons le mal, il n'entre pas en nous. Mais si nous le perpétrons en riposte, alors nous le laissons nous atteindre. C'est tout aussi vrai dans notre vie privée. Celui qui persiste dans le refus du pardon devient malade.
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Feuille de semaine n°47
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !» Dix sur dix pour la qualité de la formule. « Dieu t'en garde… cela ne t'arrivera pas !» Zéro pour le commentaire, avec blâme et mise en garde ! Mais si Jésus rabroue Pierre, il ne le repousse pas, comme il le fit avec Satan au désert. Il lui demande d'aller derrière lui, en vrai disciple. La tête et le cœur ne suffisent pas pour être vraiment le disciple de Jésus. Il faut encore l'accepter tel qu'il est et non pas tel que nous voudrions qu'il soit. Oui, nous croyons, mais c'est souvent en notre conception personnelle du Messie que nous croyons. Il y a là une conversion à vivre, un avant et un après. Dans un premier temps, nous sommes disposés à faire des œuvres pour Dieu, à nous donner beaucoup de mal pour lui, à travailler pour sa gloire… mais quand même aussi pour la nôtre. Nous sommes comme Pierre, qui tire Jésus par la manche en lui disant : « Cesse de déprimer, allons, tu es le messie annoncé, le Fils du Dieu vivant ! Tout le monde va t'accueillir et tu vas voler de succès en succès. » Nous voulons en quelque sorte dicter à Dieu sa conduite : cela a quelque chose de satanique… Et puis vient le jour où nous changeons enfin le fusil d'épaule. Nous abandonnons nos beaux plans, pour épouser ce que Dieu veut vraiment. Nous ne faisons plus des œuvres pour Dieu, mais nous consentons à l'œuvre que Dieu veut faire à travers nous.
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Feuille de semaine n°45
« Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Plus qu’un porteur de clés, qu’un concierge de paradis, Pierre e41541st d’abord un homme clé. IL est lui-même une clé. Il a d’ailleurs vu des portes s'ouvrir toutes seules devant lui, sans qu'il eût à sortir un trousseau: l'ange et lui, « franchirent un premier poste de garde, puis un second, et parvinrent à la porte de fer qui donne sur la ville. D'elle-même, elle s'ouvrit devant eux » (Actes 12, 10). Pierre doit attendre, un peu plus loin dans ce récit, qu'on lui ouvre la porte : « Il frappa à la porte d'entrée, et une jeune servante nommée Rhodè s'avança pour répondre. Ayant bien reconnu la voix de Pierre, elle en fut si joyeuse qu'au lieu d'ouvrir la porte, elle rentra en courant et annonça que Pierre était là devant la porte.» (Actes 12, 13-14.) Rien ne sert d'avoir des clefs, si l'on n'est pas capable d'ouvrir, si l'on n'a pas, soi-même, une certaine capacité d'ouverture. Pierre est celui qui ouvre. L’Eglise doit être celle qui ouvre. Celle qui éveille les esprits à l'intelligence du mystère de Dieu, les cœurs à l’accueil de la tendresse de Dieu, celle qui dégage les portes de l’espérance et du pardon. Celle qui, de ses mains fragiles, livre passage à l’illimité de l’Amour trinitaire. Passons nous-mêmes en Dieu et nous deviendrons des passeurs.
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Feuille de semaine n°44
Jésus n'est pas très gentil avec la cananéenne. Mais elle a de la répartie. Avec culot et humour, elle lui dit que si le repas n'est pas fait pour les chiens, elle, elle est un petit chien qui a quand même droit aux miettes. Elle se sert de la rebuffade de Jésus pour la lui retourner. Elle le bat sur son propre terrain. Jésus en est complètement médusé : « Femme », dit-il avec admiration, « ta foi est grande, » Cette foi a vaincu toutes ses réticences. « Que tout se fasse comme tu le veux. » Le plan de Dieu consiste à sauver tous les hommes, mais ce salut passe avant tout par le choix d'Israël. C'est à travers Abraham, Moïse et les prophètes que Dieu se choisit un peuple par qui, ensuite, tous les autres seront appelés au banquet divin. « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël », dit Jésus. Il ajoute ailleurs : « Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. ». Les Actes rapportent une recommandation semblable : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ». Jésus veut commencer par le commencement, c’est-à-dire par inviter le peuple porteur des promesses divines. Mais cette femme va lui faire accepter de bousculer ses plans.
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Feuille de semaine n°43
L'Assomption est la fête par excellence de la sainte Vierge puisque c'est la fête de sa naissance à l'éternité. C'est le jour de l'Assomption que le Saint Esprit la fait apparaître dans toute sa lumière, ajoutant à la plénitude de grâce qu'il a déjà donnée à Marie, la plénitude de la gloire du Père. Après la joie de la présence de Jésus qu'elle portait en elle, après l'allégresse qu'elle a chanté chez sa cousine Elisabeth, Marie connaît les épreuves de des incompréhensions, des insultes et des rejets que Jésus a du affronter tout au long de sa vie publique. Puis, lors de la Passion et la mort de son Fils, elle doit même sacrifier les derniers moments d'intimité avec lui pour prendre Jean. Et c'est nous qu'elle prend en son cœur avec Jean. Voyez comme Marie a tout vécu, avant nous et reste avec nous dans les difficultés de notre route. Les dernières années de sa vie, l'Ecriture ne nous en dit rien. Le livre des Actes mentionne sa présence au sein de la première communauté qui persévère dans la prière. Là aussi, Marie reste cachée, vivant, comme nous, les infirmités de la vieillesse. Plus elle avance dans l'amour, plus sa foi devient obscure et plus elle vit son espérance dans la faiblesse. Or, maintenant, Marie chante le Magnificat du ciel. Tous les chœurs des anges, les patriarches et tous les justes que Jésus ressuscité est allé chercher aux enfers, chantent les merveilles réalisées en elle par le Saint Esprit.
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Feuille de semaine n°42
Il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Ces quelques mots passent souvent inaperçus entre deux moments éclatants. Après avoir multiplié les pains pour une foule de plus de cinq mille hommes, Jésus marche sur les eaux agitées de la mer. Mais dans l'ombre discrète, cette phrase révèle le secret intime de Jésus. Au cœur même du découragement qui le guette, comme jadis, le prophète Elie, il puise dans la prière l' audace de continuer. Jésus, lui aussi, a connu nos fatigues, nos déceptions devant l'incompréhension des foules, plus avides de nourritures terrestres que du Pain du ciel ! S'il quitte les foules enfiévrées d'espoirs politiques, s'il renvoie ses disciples encore si lourds et apeurés, s'il fuit les critiques incessantes des pharisiens qui ne reconnaîtront jamais sa messianité, c'est pour refaire ses forces dans le calme de la nuit et le silence de la prière. Oui, il sera un Messie pauvre, obscur, aimant jusqu'à l'extrême et ressuscitant de nos morts. Beaucoup de nos frères juifs, "ayant pour eux… les promesses de Dieu", à la grande douleur de saint Paul, ne l'ont pas reconnu...