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Feuilles de semaine

  • Feuille de semaine n°59

    En cette fête du Christ-Roi, dernier dimanche de l’année liturgique, voici un enseignement très fort pour ceux qui portent la charge de la conduite des hommes. En ces temps de crise, mettre au centre les pauvres, les faibles, les démunis : tel est bien un message des prophètes bibliques. Mais prenons cette leçon aussi pour nous-mêmes. Chaque chrétien, par son baptême est fait « prêtre, prophète et roi ». Mais il ne le devient réellement qu’à la manière et à l’imitation de Jésus. A chaque fois qu'habités par le même Esprit que Jésus, sans le savoir, nous ne pouvons faire autrement que d’agir, brûlé de compassion, nous réalisons le Royaume préparé pour nous depuis la création du monde. C’est à partir de gestes simples que nous serons jugés : ces gestes de tous les jours que font les parents pour leurs enfants, de gestes qui peuvent être posés par chacun. Mon enfant pleurait la nuit, et je me suis levée pour le consoler et le soigner. Ma vieille maman ne pouvait plus bouger, et je l’ai aidée à sortir du lit pour s’asseoir dans le fauteuil. Mes voisins étaient ravagés par un deuil, et je leur ai apporté de la soupe…

  • Feuille de semaine n°58

    Un talent, à l’époque de Jésus, est un capital très important, un gros lingot d’or qui vaut 30 années de salaire : quasiment toute une vie. Deux ou cinq talents représentent donc une fortune colossale. Ces talents généreusement confiés par le « Maître parti en voyage », - entendons Dieu lui-même -, représentent notre vie reçue gratuitement, le monde à construire, le joyeux message de l’évangile à partager. Retenons donc d’abord que, dans la perspective de son Royaume qui vient, Dieu a remis toute une vie entre nos mains pour que nous la fassions fructifier. Dans la parabole, chacun aussi reçoit à la mesure de ses possibilités. Ce ne sont pas les chiffres qui importent, mais de faire tout son possible. Les deux serviteurs qui ont doublé l'apport initial sont félicités de la même manière. Si le troisième avait produit un seul « talent », il aurait eu droit au même compliment.

  • Feuille de semaine n°57

    Être sage, c'est persévérer dans l'amour. Prenons les jeunes filles de la parabole de ce dimanche. Les insensées ont revêtu leurs plus beaux atours et pris leurs lampes : un époux normal doit être à l’heure sinon en avance ! Pourquoi leur faire le reproche et les punir pour des heures de retard… du marié ! De plus, qu'il est choquant le refus de partager des cinq vierges sages qui, elles, ont pensé emporter une provision d'huile. Réfléchir ainsi, c'est entrer dans une impasse. Car ce que la parabole veut surtout montrer, c'est qu'il ne suffit pas de bien commencer, mais qu'il faut encore prendre les moyens de durer et de se tenir prêt à tout instant à fêter celui que nous aimons. Car l'époux qui se fait désirer n'est autre que le Christ revenu de la nuit de sa passion. Les vierges représentent notre communauté-épouse de Dieu. L'huile est celle du baptême qui a fait de nous les enfants du roi. Le sommeil symbolise toutes nos tiédeurs, nos indifférences et nos morts. Nous passons des semaines et des mois sans penser une seule seconde à Dieu, sans prier. Notre vie devient une existence matérielle, réduite au travail et au plaisir. Pensons aussi à ces invraisemblables marchands qui, à minuit passé, patientent après leurs clientes envoyées par leurs sales petites copines égocentriques. N'évoquent-ils pas plutôt notre société avide d'argent et qui s'entend si bien pour nous étourdir dans une course insatiable aux jouissances narcissiques. La vie éternelle commence dès aujourd'hui. Si elle ne se vit pas dès ici-bas, comment pourrait-elle se déployer au-delà ? Mais si, fidèles à la prière et à la charité fraternelle, la petite flamme de notre bonne volonté brille encore dans la nuit des épreuves, alors nous entrevoyons dès maintenant quelques traits du visage bien-aimé. Alors, après les ténèbres de la mort, « nous le verrons tel qu'il est ». (1Jn 3, 2)

  • Feuille de semaine n°56

    Nous vivons trop souvent à la surface de nous-mêmes, nous contentant de bonnes paroles ou de stériles critiques, parlant et ne faisant pas, masquant notre vide intérieur sous d’inutiles bavardages. Car les trois tentations pharisiennes sont avant tout les nôtres. Dire et ne pas faire. Qui d'entre nous peut prétendre à un parfait accord entre son idéal et sa conduite réelle, entre sa pensée et ses actes ? Vouloir dominer. Que de fois ne sommes-nous pas absolument sûrs de détenir la vérité, d'avoir raison, d'imposer nos points de vue, de devoir redresser les torts… des autres ? Se faire remarquer. Qui de nous ne se laisse pas aller à de ridicules glorioles, à la course aux honneurs ou aux privilèges ? S'il n'est plus question « de phylactères et de franges très longues », la marque de voiture, les vacances de standing, le "look" les remplacent bien. Mais, positivement, Jésus nous invite à adopter d'autres attitudes.

  • Feuille de semaine n°55

    Jésus, que veut-il nous dire en prononçant les béatitudes ? Il nous adresse un message de bonheur pour tous ceux qui, comme l'écrit l'apôtre saint Jean, sont « enfants de Dieu » ; qui sont « en Dieu et Dieu en eux ». Un message de bonheur, à certaines conditions, que je voudrais préciser. Parce qu'il n'y a pas trente-six chemins pour arriver au bonheur. Il n'y en a qu'un, et c'est le chemin de Jésus. J'ai envie de comparer notre monde d'aujourd'hui à des gens qui sont sur le Titanic. Le bateau est en train de couler. Quel va être le réflexe naturel de tous les passagers ? Le sauve-qui-peut. Il s'agit de sauver sa vie, de sauver sa peau. On fera tout pour cela. On ira même jusqu'à écraser les plus faibles. Eh bien, nous vivons dans un tel monde. Pour se sécuriser, les gens (nous aussi, car il ne s'agit pas de se mettre en-dehors) recherchent la possession à tout prix, par tous les moyens. On est sécurisé quand on a une certaine fortune, et « plus on en a, plus on en veut », comme on dit... Et il y a plus que cela. Il ne s'agit pas seulement d'une course effrénée aux biens matériels. Par besoin de sécurisation, on recherche aussi un pouvoir, et les moyens de la puissance. Volonté de puissance qui fait qu'on ne passe rien à l'autre, qu'on ne pardonne pas, qu'on apprend aux enfants, dès leur plus jeune âge à « ne pas se laisser faire » ! Jésus dit aujourd'hui ; « Moi, je refuse ce monde-là ! » Il nous invite à cette conversion où, concrètement il s'agit de ne pas passer à côté de quelqu'un sans faire attention à lui, sans prendre le temps de l'écouter, sans accueillir ce qu'il dit, ce qu'il est, ses manières d'être. Sans faire attention à celui à qui personne ne fait attention. Et aussi se battre contre toutes les formes d'oppression, d'injustice ; chercher la paix et la réconciliation, ne pas passer à côté d'une misère. Accueillir, découvrir l'autre, vouloir le faire grandir en lui répétant : « Tu vaux beaucoup plus que tu ne le crois ».

  • Feuille de semaine n°54

    Prenons la peine de répondre personnellement à cette question : « quelle est ma priorité ? Quelle est ma première valeur ? » Et puis, demandons-nous ce que répondrait le citoyen moyen ? Il y a gros à parier que beaucoup répondrait du côté de la solidarité, de l'amour du prochain. Mais ce n'est pas toute la réponse de Jésus. Jésus n'a pas eu à réfléchir. Sa réponse a fusé de ce qu'il vit, à tout moment. Il est l'homme totalement et spontanément tourné vers Dieu. Oui, le premier, le grand amour de Jésus, c'est Dieu, son Père ! Une attitude d'amour envers Dieu n'est pas opposée à l'homme. L'amour de Dieu engage déjà tout notre être : « cœur, âme et esprit. » Jésus a vécu cet amour en remettant sa vie entre les mains de Dieu, jusqu'à la croix. Parce Dieu a un tel respect pour l'homme, qu'il s'est fait l'un de nous. Car Dieu est Père de tous les hommes, sans distinction de race ou d'appartenance. Dans sa mort sur la croix, le Christ a embrassé toute l'humanité, et désormais tout homme, quel qu'il soit, est de la chair et du sang du Christ. Tout être humain est ainsi notre propre chair : « Si tu partages le pain que Dieu te donne avec celui qui est ta propre chair… »

  • Feuille de semaine n°53

    En les tançant d’hypocrites, Jésus met en lumière la fourberie des questionneurs. En déjouant la duplicité de ses contradicteurs, il fait plus que de marquer un point contre eux. Il leur donne un enseignement spirituel. Il leur demande en effet : « de qui est cette image ? et cette inscription ? » – « De l'empereur César - Rendez donc à César ce qui est à César, mais à Dieu ce qui est à Dieu. » Sur cette pièce de monnaie présentée à Jésus, on voyait l'image de l'empereur. L'argent, comme le pouvoir politique, est une création de l'homme. Il n’est pas en lui-même un mal. Gagné loyalement comme prix d'un travail, car l'ouvrier mérite son salaire et par la suite bien utilisé, l'argent peut devenir instrument de service et d'amour. Le pouvoir politique et la gestion financière sont autant de bons serviteurs, mais aussi de redoutables tyrans, s’ils sont idolâtrés. Car seul Dieu est Dieu. L'homme n’appartient ni au politique, ni aux puissances d’argent, ni aux mécanismes économiques. Nous sommes créés à l'image de Dieu. Le Christ qui nous a pris dans sa pâque, nous fait participer à la vie de Dieu. L’homme, tout homme est sacré, parce qu’il est « créé à l’image de Dieu »). Mais pas le parti, l’Etat, ou la Finance…

  • Feuille de semaine n°52

    Voici une parabole dont la finale risque de nous heurter. Que tous soient invités, les mauvais et les bons, n'est déjà pas si simple à accepter, mais qu'un bonhomme, invité à l'improviste, soit rejeté et condamné, pour n'avoir point sur lui le vêtement de noce, voilà qui nous paraît tout à fait injuste. Ce le serait s'il fallait prendre tous les détails de cette histoire à la lettre. En fait, Matthieu a ajouté cette finale pour mettre en garde les tricheurs, ceux qui prennent prétexte de la grâce de Dieu pour se conduire sans nul égard pour tant d'amour et de largesse. Sans même rendre grâce... Sans désir effectif de conversion, sans un certain appétit de Dieu… Le vêtement des noces ne serait-il pas simplement l'action de grâce ? Rendre grâce, c'est plus que dire merci... C'est ne faire qu'un avec la grâce, se laisser envahir par le don de l'amour. Nous sommes invités au banquet de l'Agneau, sans aucun droit de notre part. Par le baptême, nous sommes revêtus de la gloire du Christ, nous sommes devenus un seul être avec lui, car nous sommes son corps. Vivre de lui est comme un vêtement de fête. Nous ne demandons pas à quoi nous sommes tenus. Aux noces du Seigneur, nous sommes tout à la fois les invités et l'épousée, l'unique et l'élue : comment ne pas déborder d'action de grâce ? Et comment ne pas vivre sans irradier de grâce et d'un trop plein d'amour ?

  • Feuille de semaine n°51

    Ezéchiel, Paul et Jésus s'entendent aujourd'hui pour nous dire que les jeux ne sont jamais faits d'avance. Quel que soit notre passé, si lourdes soient nos fautes, tout est toujours possible. L'évangile commence comme la parabole de l'enfant prodigue : « Un homme avait deux fils ». Les deux fils, dans la pensée de Jésus, représente une seule et même personne. A certains moments, nous sommes le premier fils, celui qui commence par dire «non», puis va travailler à la vigne du père. Jésus est celui qui n'enferme jamais personne dans son passé. Dans nos difficultés actuelles, il voit l'homme nouveau qui difficilement va, peut-être, en naître. Pour Dieu, il n'y a pas de bons définitifs ni des mauvais définitifs. Il y a des hommes et de femmes en marche, qui avancent … ou qui reculent. Nous collons si aisément des étiquettes aux autres. Nous ne croyons guère à la sincérité de celui qui semble se convertir et nous imaginons mal des gens honnêtes se dévoyer. Non, pour Dieu, tout reste possible. Retenons cette première pointe, pleine d'espérance. Ceux qui répondent non à leur Père du ciel, et je suis de ceux-là à certaines heures, peuvent se convertir, dire «non» et obéir quand même.

  • Feuille de semaine n°50

    Que penser d'une entreprise où ceux qui travailleraient à temps partiel gagneraient autant que ceux qui seraient occupés à plein temps ? Et que dire d'un tour de France où la lanterne rouge ne recevrait pas moins que le maillot jaune ? Ce serait un monde à l'envers ! C'est pourtant la conclusion qu'on pourrait, à première vue, tirer de cette petite histoire. Mais de quoi s'agit-il ? Le patron, personnage central de la parabole, adopte une double conduite. Il observe la justice à l'égard des premiers embauchés en leur promettant un denier, une pièce d'argent, ce qui est un juste salaire pour une journée de travail. Le premier devoir, c'est d'être juste. Sans justice, rien de solide et de vrai ne peut être construit. Aux hommes qu'il a recrutés pour sa vigne, le propriétaire a versé une rétribution tout à fait correcte. Mais tout devient étonnant lorsque nous le voyons remettre aux derniers une somme dont la part de salaire est faible. Le reste, la plus grande part, c'est du don pur et simple, de la générosité, de la bonté.