« Apparuit benignitas et humanitas Salvatoris nostri Dei »
Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et son amour pour les hommes (Tite 3, 4).
Telle était la devise épiscopale du cardinal G. Danneels. Cette phrase fait partie du magnifique répertoire musical de Noël et nous conduit au cœur du mystère de l’Incarnation que nous allons célébrer sous peu.
Nous attendons les célébrations de Noël avec impatience… Pourquoi ? Parce que nous approchons, petit à petit, de la période la plus sombre de l’année, et nous ressentons ce besoin de lumière. Les illuminations que nous allumerons un peu partout en sont le signe.
La petite citation parle de benignitas et de humanitas : bonté et amour, ou plutôt humanité. Inutile de faire de longs discours sur l’état du monde, la violence, les guerres, la famine et tant d’autres maux. Oui, nous avons souvent l’impression que le Malin est à l’œuvre, et avec beaucoup de succès. Le monde ne va pas très bien — notre patrie non plus — surtout quand nous suivons les débats politiques où l’intérêt personnel et le souci d’être réélu semblent parfois primer sur le bien commun.
Nos moyens d’action sont limités… Pourtant, cette violence s’introduit aussi dans nos cœurs. Mais nous ne sommes pas démunis : nous pouvons agir, chacun à notre niveau.
Laissons-nous interpeller par la fragilité de l’Enfant dans la crèche. Loin d’être un sentimentalisme à bon marché, elle nous pose une véritable question :
Comment vivons-nous la bienveillance ?
Sommes-nous disposés à l’égard de ceux qui nous entourent, même s’ils ne nous conviennent pas, ou même s’ils nous ont blessés ? Il est souvent plus confortable de mettre ces personnes à l’écart, voire de les agresser. Sommes-nous conscients de contribuer, à notre petit niveau, à la spirale infernale de la violence ? Inutile de rappeler que cette bienveillance va de pair avec le pardon.
Examinons aussi nos vies personnelles sous l’angle de la paix, celle annoncée par les anges la nuit de la Nativité :
Sommes-nous des hommes et des femmes de paix ?
À chacun de nous de reconnaître les occasions manquées où nous aurions pu faire un geste de réconciliation, de pardon et de paix, au lieu de rester attachés à notre bon droit.
« Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis ! » chantaient les anges dans le ciel.
Oui, nous rendrons gloire à Dieu par notre bonne volonté et notre bienveillance.
Que le Noël à venir vous apporte cette joie !
Ainsi vous le souhaite votre curé, Marc d’Hooge
