Chers paroissiens,
Le lundi de Pâques, la nouvelle est tombée : le Pape est mort ! Bien que nous sachions qu’il était malade, cette nouvelle nous a surpris. Le Pape François est mort un lundi de Pâques, c’est comme s’il avait voulu accompagner l’Église, dont il était le chef, à travers la Grande Semaine, les célébrations de la Pâque du Seigneur. Il a porté dans son corps les souffrances du Maître et les a offertes pour le bien de l’Église.
Une grande émotion a traversé le monde : croyants et non-croyants ont été massivement touchés par cet événement. C’est dire que la personne du Pape François ne laissait pas indifférent ! Il avait des adhérents passionnés, mais également des pourfendeurs acharnés. On a pu entendre dans les médias tout et son contraire : le Pape était comme ci ou comme ça, il avait dit ceci ou cela. Le moins qu’on puisse dire de ce Souverain Pontife, c’est qu’il ne laissait pas indifférent.
Personnellement, j’ai été touché par son souci pastoral : il a essayé d’être le digne successeur de Pierre, un berger avec du cœur pour le troupeau qui lui avait été confié. Le troupeau n’a pas toujours été très docile !
Ce qui m’a frappé dans la multitude des commentaires, c’est le peu de cas qu’on a fait du véritable discours de ce Pape : on lui a fait dire beaucoup de choses, suivant telle ou telle sensibilité. En fait, beaucoup ont enfermé le Pape François dans leurs propres souhaits ou lubies. Un exemple frappant est l’encyclique Laudato si’, un admirable enseignement qui a jeté les bases d’une écologie chrétienne. Or, qui a lu la suite de cette encyclique, publiée en 2023 : Laudate Deum ?
Non, le Pape François n’a pas essayé de fonder une nouvelle Église. Les fissures dans l’unité qui sont apparues sont bien dues à une réception, pour le moins colorée, de son discours. Tout cela m’a amené à une réflexion sur l’accueil des pasteurs que le Seigneur donne à l’Église universelle, mais aussi aux plus petites communautés.
Quel prêtre n’a pas dû faire l’amère expérience de buter sur une résistance de certains parce qu’on l’avait déjà enfermé dans une réputation, même avant qu’il n’arrive ? Et la charité dans tout cela ?
Le Pape François a, à maintes reprises, parlé de l’action du diable, et il avait bien raison !
Oui, l’adversaire est très content, car les dégâts causés par ses actions sont considérables. La prière du Pape François va nous aider à tenir dans cette lutte acharnée. Au moment où j’écris ces mots, le conclave n’a pas encore commencé. Faisons confiance au Seigneur qui n’a pas abandonné son Église et, surtout : accueillons le nouveau Pape avec enthousiasme, prions pour lui et pour sa mission, laissons surtout travailler le Saint-Esprit et ne l’enfermons pas dans notre étroitesse d’esprit et nos jugements téméraires.
Votre curé, Marc d’Hooge
