Dans toutes les langues du monde, il existe des mots qui, chaque jour, s’utilisent des dizaines, voire des centaines de fois : bonjour, merci, à demain, oui, non. D’autres mots, presque aussi simples, peuvent se charger, à l’occasion, d’un poids riche de densité. Le verbe attendre est un de ceux-là. J’attends un bus, un coup de fil ou une lettre. Voilà trois attentes très ordinaires. Mais on peut dire aussi : « Ma voisine attend un bébé ». Le mot est ici bien plus dense et profond. Dire d’une jeune femme qu’elle attend, c’est reconnaître que toute sa vie présente est en désir de la délivrance qui fera d’elle la maman du bébé qu’elle chérira et qui illuminera la vie de toute une maisonnée.
Le temps de l’Avent est par excellence celui de l’attente. Attendre Celui qui vient, c’est nous mettre en état de désir, reconnaître que quelque chose – ou plutôt quelqu’un ! – nous manque. Nous serons alors davantage prêts à faire du moment de sa venue une raison de vivre.
Mais durant les quatre semaines qui nous séparent de Noël, l’Eglise ne nous demande pas simplement d’attendre, mais encore de veiller. Veiller, c’est persister à attendre à un moment où, légitimement, nous pourrions dormir. C’est donc une attente active. Comment attendre activement Jésus ?
D’abord il convient que, par la prière, nous donnions à ses traits un contour plus précis, un peu comme l’hôte scrute la photo d’un visiteur étranger qu’il s’apprête à accueillir à l’aéroport.
Ensuite, veiller c’est participer aux actions de solidarité que l’Eglise nous suggère par la collecte d’Avent qui aura lieu le douze décembre prochain. Elle nous rappelle ainsi que le Seigneur vient à nous chaque jour, lorsque les êtres les moins favorisés de nos sociétés lancent leurs appels à l’aide.
Puissent tous ces appels du temps de l’Avent nous maintenir dans la vigilance et stimuler la ferveur de notre attente. Le Seigneur vient… ne nous endormons pas !