La vie de foi au Christ est marquée par le temps, le rythme des jours et des saisons. « Tout passe » disaient les Grecs. Tout instant, toute période contient sa chance, sa grâce. Ainsi en va-t-il du temps du carême, qui a pour but de nous conduire au temps béni de Pâques. Le carême a été longtemps marqué par l’idée de faire des efforts pour s’améliorer, pour (enfin) se bonifier à l’aide de sacrifices méritoires.
Mais c’était oublier que se convertir veut d’abord dire en langage chrétien se tourner vers celui qui vient, souvent là où nous l’attendons pas. Il est un récit qui met bien en mots cette conversion c’est celui de la rencontre de Marie-Madeleine et du Christ au matin de Pâques dans l’évangile selon St Jean. Marie-Madeleine cherchant le corps de Jésus se retourne une première fois en croyant s’adresser au gardien/jardinier du lieu. A l’appel de son nom, elle se retourne non plus physiquement mais avec tout son esprit. Elle est retournée pour dire à Jésus : « Rabbouni », « mon Seigneur bien-aimé. »
Se tourner vers le Christ pour croire qu’il est vainqueur du mal et de la mort, tel est le chemin du carême. Vainqueur du mal et de la mort ? Voilà qui nous questionne fort en ces temps où des événements dramatiques secouent notre vieux continent. Car la peur et l’incertitude sont revenues habiter notre temps. Nous ne savons pas où nous allons notre monde est plus que jamais incertain, imprévisible, chaotique. Croire au Christ vainqueur, tel est notre défi.
Etienne